Benoit Tranquille Berbiguier
1782 Naissance à CADEROUSSE le 21/12/1782
1801 Décès de son père Joseph Blaise
1803 Décès de son oncle François Louis curé
1805 Départ pour Paris ou il entre au conservatoire dans la classe de flûte de Wünderlich
1806 Obtient le 2nd premier prix du concours au conservatoire
1807 Admis dans la classe d’harmonie de M Berton
1808 Nommé répétiteur de la classe de flûte
1813 Il quitte Paris pour s’engager dans l’armée
1815 Il entre dans les gardes du corps de la compagnie de Gramont et suit la cour à Gand. Il devient lieutenant en Novembre dans la légion de l’Ain
1818 premières éditions de ses études sur la flûte
1819 Il donne sa démission et revient à Paris
1823 Il épouse Melle Plou célèbre harpiste parisienne.
1830 Mise en place de la monarchie de Juillet. Charles X et la famille royale fuient Paris. Benoît Tranquille fidèle aux Bourbons en est affecté.
1834 Il quitte Paris pour se retirer à Pont-Levoy près de Blois auprès de son ami Hus-Desforges , il enseigne la flûte au collège de Pont-Levoy
1837 Composition d’une messe à 3 voix avec orchestre
1838 Le 19 Janvier, décès de son ami Hus-Desforges
1838 Le 28 Janvier décès de Benoît Tranquille Berbiguier
SA VIE
Le 21 décembre 1782, c’est la joie dans la petite rue St Louis à CADEROUSSE.
Joseph BERBIGUIER et son épouse Marianne viennent d’accueillir un petit garçon. On fait appeler l’oncle, François Louis BERBIGUIER, qui est curé à CADEROUSSE depuis longtemps et on baptise l’enfant:BENOIT (le village étant de fondation bénédictine et le tonton curé, c’est normal) TRANQUILLE (les parents l’espèrent !.) BERBIGUIER ce nom pastoral est celui d’une des plus anciennes familles du village elle donnera son lot d’hommes célèbres.
- François Louis, l’oncle curé qui sera le dernier aumônier de la chapelle St Joseph sur le Barri, sera aussi le premier historien du village en 1779 (nous avons la chance de posséder la seule copie de cette histoire de CADEROUSSE).
- Joseph sera Consul en 1772, et inaugurera le nouvel hôtel de Ville.
Comme tous les enfants, il aimait s’amuser dans la campagne et découvrît rapidement la musique des roseaux et des sifflets qu’il apprit rapidement à confectionner, pour imiter le chant des fauvettes et des tourterelles.
C’est ainsi que, nous dit F.Vidal dans son ouvrage consacré au galoubet et au tambourin en 1862, Benoît Tranquille découvrit la musique et la flûte. Son surnom de « QUILON », mentionné dans un ouvrage, qui pourrait être le diminutif de Tranquille, s’expliquerait plutôt à notre avis par le terme provençal « quilo » qui désigne un sifflet, un appeau.
Notre Benoît « siffleur » apprit donc rapidement sans le secours d’aucun maître, la flûte, puis le violon et la basse.
Sa famille le destinait au barreau mais, dominé par son goût pour l’art musical, il quitta brusquement CADEROUSSE au mois d’octobre 1805 à 23 ans, vint à Paris, entra au Conservatoire dans la classe de flûte de Wunderlich, et suivit en même temps un cours d’harmonie sous la direction de Berton. Depuis plusieurs années il faisait sa profession de la musique, lorsqu’en 1813, il fut contraint de quitter Paris par suite du décret qui ordonnait une levée de trois cent mille hommes. En 1815, il entra dans les gardes du corps, suivit la cour à Gand et rentra avec elle à Paris. Au mois de novembre de la même année, il obtint une lieutenance dans la légion de l’Ain, qui s’organisait à Bourg mais fatigué de l’état militaire et désirant se livrer de nouveau à la carrière musicale, il donna sa démission, en 1819, et revint à Paris, où il épousa, en 1823, Mlle Plou, l’une des harpistes les plus habiles de cette époque.
C’est surtout comme compositeur pour la flûte que Berbiguier s’est fait un nom recommandable. Les ouvrages pour cet instrument ont été longtemps classiques, et se sont succédés avec une fécondité rare (près de 150 œuvres, duos, sonates, concertos, études encore pratiquées de nos jours !!) . Ce n’est pas seulement en France qu’ils ont obtenu ce succès flatteur car les catalogues d’Allemagne, où ils figurent tous, prouvent qu’ils y jouissent d’une estime méritée. Napoléon 1er lui fit don d’une flûte en cristal, garnie d’or. F.Vidal, déjà cité, dira plus tard en parlant de lui « c’est le roi des flûtistes de ce siècle ».
Les événements de 1830 l’affligèrent, à cause de l’attachement qu’il avait pour la famille royale de la branche aînée des Bourbons, et le décidèrent de se retirer près de son ami Hugues Desforges à Pont-Levoy, près de Blois. Il y jouit d’une existence heureuse pendant quelques années mais le chagrin que lui causa la mort de Desforges le frappa d’un coup mortel. Après avoir accompagné les restes de son ami au lieu de l’inhumation, il dit à quelques amis qui l’avaient suivi pour cette triste cérémonie «: Dans huit jours vous viendrez ici pour moi ». Sa prédiction se réalisa, car Desforges était décédé le 20 janvier 1838 et le 29 du même mois, Berbiguier avait cessé de vivre, laissant derrière lui son village natal, le chant des oiseaux des bords du Rhône, mais aussi une merveilleuse collection de musiques, qui fait encore chanter les flûtes aujourd’hui.