LA DIGUE DE CADEROUSSE
Historique.
À la suite de l’importante crue de mai 1856 qui inonda la totalité du village de Caderousse sis en bordure du Rhône, le maire Léon Roche reçoit des subventions impériales pour renforcer la digue d’enceinte de sa ville. Les travaux projetés consistent à rehausser et renforcer la digue rudimentaire, qui existe depuis 1470 au moins, composée d’un simple remblai de terre revêtu d’un grossier perré extérieur. Les ingénieurs Rondel et Kleitz, qui appartiennent au service spécial du Rhône des Ponts et Chaussées, sont mandatés pour la réalisation de l’ouvrage. Le projet est définitivement adopté en mars 1860. Les travaux évalués à 170.000 F sont confiés par adjudication à François Jean, entrepreneur à Mornas. Ils semblent effectués en 1862-1863 mais leur réception n’est datée que de septembre 1866. Depuis cette date, l’ouvrage a largement résisté aux crues successives et n’a fait l’objet que de travaux ponctuels (en 1933 ou en 1977 notamment), sauf à compter les réparations et l’entretien courants. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 5 novembre 2001, l’enceinte protège toujours le village de Caderousse. Depuis 2008, des sentiers de randonnées cyclables, mis en place par la Communauté de Communes des Pays de Rhône et Ouvèze, contribuent à valoriser cet ouvrage.
Description
La digue de protection mise en place contre les inondations du Rhône à Caderousse encercle le village situé en bordure d’un ancien bras du Rhône. La digue-enceinte, haute de 9 m au-dessus du niveau d’étiage du fleuve, offre une longueur de 1716 m. Elle est constituée d’un ancien remblai de terre qui a été surélevé, consolidé et perreyé, soit revêtu d’un parement de pierres (ici du grès provenant des carrières de Saint-Etienne-des-Sorts) destiné à le préserver de l’érosion. Le talus incliné à 45 degrés vers l’extérieur a été protégé par un perré maçonné de 35 cm d’épaisseur. L’intérieur du talus, qui était également recouvert par un perré de 30 cm, est aujourd’hui gazonné. Le talus est large de 10 m à la base, et de 3 m en partie sommitale, ce qui a permis de dégager un chemin formant promenade piétonnière. Cette dernière est bordée vers l’extérieur d’un parapet en dalle de pierre de Courthezon de 1 m de hauteur. Des escaliers et des rampes d’accès, établis en intérieur comme en extérieur, permettent de la desservir. L’enceinte est dotée de deux portes : la porte de Castellan, au nord, et la porte Léon Roche (ancienne porte d’Orange), à l’est. Ces portes sont munies de batardeaux. Le nom provençal « bastardeu » a été repris par une célèbre troupe de théâtre dirigée autrefois par Paul Marquion.