Le château des Gramont
Caderousse possédait un troisième château, le dernier en date, bâti par dame Louise d’Ancezune vers 1601, plus connu sous le nom de Gramont, que sous celui de sa fondatrice. Après avoir traversé la Révolution sans grand dommage, il a fallu que l’acte de vente, passé le 25 avril 1900, chez M° Grimaud aîné, notaire de Caderousse, permit aux démolisseurs de s’en donner à cœur joie. Ce qui subsiste, n’a plus guère l’aspect de ce qu’on appelle encore le Château ducal. L’abbé Berbiguier qui l’avait sous les yeux, quand il écrivait son Mémoire, n’a pas pris la peine de nous en faire la description ; et il serait téméraire de nous aventurer à la faire nous-même, surtout après l’annexion en 1768 du château de Fortia, son voisin, avec lequel il finit par n’être plus qu’un seul édifice. Voici ce que nous dit le Mémoire : « Dame Louise d’Ancezune, marquise de Saint-Chamond, fondatrice de la maison du noviciat des Jésuites d‘Avignon; fit construire un autre château près des remparts, dans la partie la plus méridionale de Caderousse, ayant vue sur le Rhône. C’est dans celui-ci que Louis XIII fut reçu à son retour de Montpellier en 1622, et la chambre qu’il occupa, a retenu le nom de Chambre du Roi. Les réparations que le duc vient de faire en 1770 l’ont rendu plus logeable qu’il n’était et c’est là qu’il habite , quand il n’est pas dans ses terres du Dauphiné, dans celles du Thor et de Cabrières, ou à Paris. Il fut légué par la suite au duc de Gramont. Les Gramont agrandirent le domaine du château et aménagèrent un parc anglo-français.
La partie sud ouest du parc donne à voir un édifice hélas en partie ruiné, très original de style oriental avec des fenêtres à bulbe. Cet édifice servait autrefois à pomper de l’eau grâce à un système de noria mue par traction animale et plus tard par un moulin à vent, pour alimenter en eau grâce à des canaux le parc du château.