Paul Marquion
Paul Joseph Alexandre MARQUION est né le 19 Mars 1902 à CADEROUSSE
Paul Marquion passe son enfance à Caderousse et avec tous les enfants de son âge, va de l’école au catéchisme, où il est un élève excellent et discipliné. Un de ses oncles, Père Carme, constatant ses dons naturels et sa curiosité intellectuelle, décide de l’emmener avec lui en Belgique.
Paul Marquion n’avait pas encore 11 ans. Jusqu’à son retour en 1919, l’enfant, l’adolescent, vivra donc au Plat-Pays. Cet épisode marquera Paul Marquion profondément et explique peut-être en partie son besoin d’amitié, d’échanges et aussi de solitude.
Durant ce séjour Paul Marquion fut un bon élève.
A seize ans, Paul Marquion parlait couramment le latin d’école (les cours de philosophie étant professés exclusivement en latin).
C’est alors qu’intervient dans sa vie un événement providentiel: un concitoyen, ami de sa famille, le Capitaine Vivet du ler R.I.C., l’incite à s’engager dans les troupes coloniales. En octobre 1920, Paul Marquion (il a 18 ans) franchit le seuil de la caserne du Mourillon à Toulon
Six ans après en avoir copieusement «bavé», il est promu sous-lieutenant et fait carrière au Maroc d’abord, à Madagascar, puis en A.O.F.
En 1946, (il a 44 ans et la poursuite de sa carrière s’annonce brillante) il décide de quitter l’armée.
Préférant une retraite paisible dans le calme de son village natal, au poste de grand choix qui lui était dévolu, Marquion rentre au pays, trente ans après l’avoir quitté. Pays où il n’était revenu qu’à l’occasion de ses congés. Il avait pourtant trouvé le temps d’y épouser une compatriote, et de fonder une famille. Deux filles sont nées de cette union.
C’est à l’occasion de ce retour que lui vint l’idée de créer une fabrique de balais : Industrie bien implantée à Caderousse où l’on fait des «escoubes» depuis des temps immémoriaux.
Il se consacre ensuite à la langue provençale et au théâtre.
Les deux premières pièces écrites par Paul Marquion sont deux drames religieux écrits en français. Le 1er, la résurrection de Lazare, le 2ème, la naissance du Christ!..
Cette seconde pièce fut jouée à Caderousse par une troupe locale, courageuse, ou inconsciente ?
Mais comment trouver la passerelle qui du drame religieux, le conduisit à la comédie provençale ? Doit-on chercher là l’hérédité ? Le grand-père Sandro dou Pelot spirituel, musicien, artiste, avait passé sa vie non pas à «jouer la comédie» mais plutôt à «vivre», la comédie.
C’est en 1949 qu’il entreprit la rédaction du 1er acte d’Amours de chatte (la 1ére phase est le début d’une histoire contée par sa mère).
Cette tentative serait probablement restée sans lendemain, si le hasard ne l’avait mis en relation avec un groupe d’amateurs talentueux et passionnés. De cette rencontre, naîtra le Bastardèu, d’illustre mémoire.
«Amours de chatte» connut dès la 1 ère représentation un succès considérable. Encouragé par ce succès, Marquion, après la 100ème représentation, entreprit d’en écrire la suite: «Marie-Rose» ! D’autres pièces suivirent: la Piolo, Lou Lume. Pour une troupe d’Entraigues «Ii Pastourèu», fut écrite «La Butassado». Et c’est à la demande expresse d’un groupe de jeunes filles de Caderousse qu’il écrivit «La Sartan».
«Lou Farmacian devinaïre» fut la 4ème pièce en 3 actes, et connut le succès des précédentes.
A côté de ses activités d’auteur dramatique, Marquion travaillait à un autre genre: l’histoire, et l’histoire militaire.
Il a écrit un livre sur Hannibal et contribué par la suite à la revue des « Amis d’Orange » dans laquelle il a écrit de nombreux articles sur l’histoire locale. Dont « mœurs et coutumes d’un village du comtat » réédité par l’association du patrimoine « La levado »
En 1960, il fonde avec quelques amis, l’association d’histoire locale : « Les Amis d’Orange. »
Il s’est éteint le 18 Mai 1982 à ORANGE.
Paul Marquion est enterré au cimetière de Caderousse dans la tombe de la famille Millet.
L’association La Levado qui l’a connu, lui doit beaucoup pour son travail en faveur de la langue provençale et ses travaux sur Caderousse.
Une salle au centre du village porte son nom.